By Khatchig Mouradian
The selection of Rahm Emanuel as chief of staff—the first major appointment by President-elect Barack Obama—did not fare well with many Armenian-Americans who supported the Illinois Senator’s bid for presidency. While the Armenian-Americans who overwhelmingly voted for Obama showed signs of unease, those who supported the McCain-Palin ticket were quick to exclaim, I told you so!
The concerns of Armenian-Americans are understandable. Beginning with his days in the Clinton Administration through his years in Congress, Emanuel’s support has been mixed. It appears—if we are to take Robert Novak’s word for it—Emanuel opposed Clinton Administration affirmation of the Armenian Genocide. And yet, in his first term in Congress in 2003, he cosponsored Armenian Genocide legislation (H.Res.193) and urged President Bush in 2003, 2004 and 2005 to properly characterize the events from 1915-1923 as genocide.
Back then, Emanuel wasn’t afraid to question U.S. assistance to Turkey. In fact, in February 2003, when Congress was considering a $24 billion aid package to Turkey in return for allowing U.S. troops to open up a northern front to battle Iraqi insurgents, Emanuel was positively poetic in listing the myriad of domestic uses for those funds—from “no child left behind programs,” to college tuition assistance. Turkey eventually blocked U.S. troops from setting up the northern front.
Since 2006, it appears Emanuel has gone back to his Clinton-Administration days, counseling Speaker Pelosi not to place the Armenian Genocide resolution on the House agenda—advice that Pelosi and the House leadership did not heed.
So, again, that Armenian-Americans are concerned is understandable. What is not understandable, however, is the leap that many Armenian-Americans are making—concluding that the appointment of Emanuel is proof that Obama is somehow on the road to reneging on his election pledge even before taking his oath of office.
Such thinking comes off to be a bit naive. If the criteria for appointing a presidential chief of staff were for him to agree with the President on every single issue, no one would ever serve in that post. The President will have points of agreement and disagreement with his chief of staff—and all members of his Administration, for that matter—with the final word being that of the President, himself. Not to mention the fact that it is foolhardy to think that the President’s choice of a chief of staff would be decided on a single human rights issue—however just.
Armenian-American critics of the Emanuel pick ought to keep in mind the impressive record of President-elect Obama and—perhaps even more importantly—that of vice President-elect Biden, when it comes to issues of concern to Armenian-Americans. Although their record does not guarantee their support of Genocide recognition now that they have assumed the highest office of the country, it should, at least, make one think twice before jumping to conclusions.
Concentrating on the Emanuel pick is a distraction. Regardless of who the chief of staff is, immense pressure is going to be exerted on Obama—by some Washington elites, the Turkish state and U.S.-based lobby groups working openly or silently for the Turkish government—to dissuade him from recognizing the Armenian Genocide.
Given that reality, Armenian-Americans have two clear choices. To sit on their hands, thinking that they already did their part by voting for Obama and now it is his turn to deliver, or to struggle more fiercely than ever for truth and justice, knowing well that they have in the highest office of their country, a President who understands their struggle for truth and justice—certainly more than his predecessors.
Khatchig Mouradian is a writer, translator and journalist. He is the editor of the Armenian Weekly. He can be contacted at khatchigm@hotmail.com.
Friday, November 7, 2008
Wednesday, November 5, 2008
Lettre à un militant Américano-Arménien
Par Khatchig Mouradian
Traduction Louise Kiffer
Dans des années à partir d'aujourd'hui, vous vous rappellerez le 4 novembre 2008
comme le jour du point final où la reconnaissance du génocide arménien a commencé dans ce pays.
Ou vous allez vous en souvenir comme encore un autre jour d'élection, où encore un autre président a été élu, mais malgré tous les espoirs, les efforts et les promesses, peu de choses ont changé.
Et ce ne sera pas le Président Barack Obama à lui tout seul qui décidera de la route à suivre.
Ce sera aussi vous.
Ne dites pas: "j'ai soutenu Barack Obama pendant les élections, j'ai fait campagne pour lui, de porte en porte et par téléphone, j'ai voté pour lui, et maintenant, c'est son tour".
"Je vous demande de croire, a dit votre Président, non seulement en ma capacité d'apporter un changement réel à Washington…Je vous demande de croire en la vôtre".
Et aujourd'hui, avant de lui demander d'apporter un changement réel, croyez en votre capacité à le faire.
Et mettez-vous au travail.
Car les ennemis de la vérité, les adversaires de la justice les maîtres du statu quo, et ceux qui sont sur la liste du personnel du déni et de la falsification vont continuer à travailler contre vous de toutes leurs forces.
Mais n'oubliez pas que la question arménienne a commencé en Turquie, et c'est là qu'elle doit être résolue. N'oubliez pas que les cendres des victimes, dispersées à travers l'Anatolie et les déserts de Syrie, ne trouveront pas la paix même dans tous les pays qui auront reconnu leurs souffrances.
Leurs âmes ne trouveront le repos que lorsque la Turquie ornera ses cités de mémoriaux pour les victimes et de statues de Siamanto et de Varoujan.
Et seulement quand les chants de Komitas résonneront de nouveau dans les villes et villages d'Anatolie.
N'oubliez pas que votre militantisme ici aux Etats-Unis n'est qu'un moyen d'exercer une pression sur l'Etat turc et d'aider à éduquer le peuple.
Ce n'est pas une fin en soi.
N'oubliez pas que même si votre Président reconnaît le génocide arménien, vous aurez encore un long chemin à parcourir.
Vous aurez encore à lutter et à éduquer. Vous aurez encore des millions de cœurs et d'esprits à convaincre; les cœurs et les esprits du peuple qui a hérité – de gré ou de force – du patrimoine d'un régime génocidaire.
Et, ce qui est le plus important, ne soyez pas découragés par les déclarations de ceux qui pensent qu'ils peuvent résoudre aujourd'hui ou demain les problèmes entre l'Etat turc et les Arméniens.
La route vers la vérité et de la justice est une longue route.
Elle n'a pas commencé avec vous. Et ne finira pas forcément de votre temps.
Mais elle exige sûrement votre dévouement.
Donc, relevez vos manches et mettez-vous au travail.
Si vous luttez incessamment, vos efforts porteront leurs fruits: votre Président, vos représentants et vos concitoyens et amis joindront leurs mains aux vôtres.
Et quand vous aurez réussi à apporter un changement dans votre pays, rappelez-vous que votre génération n'est pas la seule victorieuse.
Cette victoire appartient à tous les survivants du génocide, autant qu'à leurs descendants, qui ont continué à croire en la vérité et la justice.
Aussi, quand votre militantisme finalement rapportera la reconnaissance, nous aimerions tous voir dans ce pays, avant les feux d'artifice et les célébrations, allumer un cierge à la mémoire de ces victimes et des survivants.
Et n'oubliez jamais que vous n'aurez pas honoré les victimes de Turquie de 1915, si vous n'avez pas lutté pour mettre fin aux génocides partout et en tous les temps.
C'est maintenant – plus que jamais auparavant – qu'il est temps pour vous d'effectuer un changement.
Et, oui, vous le pouvez.
4 novembre 2008
Boston, Mass.
Khatchig Mouradian est écrivain, traducteur et journaliste. Il est rédacteur en chef d'Armenian Weekly. On peut le contacter à: khatchigm@hotmail.com
Traduction Louise Kiffer
Dans des années à partir d'aujourd'hui, vous vous rappellerez le 4 novembre 2008
comme le jour du point final où la reconnaissance du génocide arménien a commencé dans ce pays.
Ou vous allez vous en souvenir comme encore un autre jour d'élection, où encore un autre président a été élu, mais malgré tous les espoirs, les efforts et les promesses, peu de choses ont changé.
Et ce ne sera pas le Président Barack Obama à lui tout seul qui décidera de la route à suivre.
Ce sera aussi vous.
Ne dites pas: "j'ai soutenu Barack Obama pendant les élections, j'ai fait campagne pour lui, de porte en porte et par téléphone, j'ai voté pour lui, et maintenant, c'est son tour".
"Je vous demande de croire, a dit votre Président, non seulement en ma capacité d'apporter un changement réel à Washington…Je vous demande de croire en la vôtre".
Et aujourd'hui, avant de lui demander d'apporter un changement réel, croyez en votre capacité à le faire.
Et mettez-vous au travail.
Car les ennemis de la vérité, les adversaires de la justice les maîtres du statu quo, et ceux qui sont sur la liste du personnel du déni et de la falsification vont continuer à travailler contre vous de toutes leurs forces.
Mais n'oubliez pas que la question arménienne a commencé en Turquie, et c'est là qu'elle doit être résolue. N'oubliez pas que les cendres des victimes, dispersées à travers l'Anatolie et les déserts de Syrie, ne trouveront pas la paix même dans tous les pays qui auront reconnu leurs souffrances.
Leurs âmes ne trouveront le repos que lorsque la Turquie ornera ses cités de mémoriaux pour les victimes et de statues de Siamanto et de Varoujan.
Et seulement quand les chants de Komitas résonneront de nouveau dans les villes et villages d'Anatolie.
N'oubliez pas que votre militantisme ici aux Etats-Unis n'est qu'un moyen d'exercer une pression sur l'Etat turc et d'aider à éduquer le peuple.
Ce n'est pas une fin en soi.
N'oubliez pas que même si votre Président reconnaît le génocide arménien, vous aurez encore un long chemin à parcourir.
Vous aurez encore à lutter et à éduquer. Vous aurez encore des millions de cœurs et d'esprits à convaincre; les cœurs et les esprits du peuple qui a hérité – de gré ou de force – du patrimoine d'un régime génocidaire.
Et, ce qui est le plus important, ne soyez pas découragés par les déclarations de ceux qui pensent qu'ils peuvent résoudre aujourd'hui ou demain les problèmes entre l'Etat turc et les Arméniens.
La route vers la vérité et de la justice est une longue route.
Elle n'a pas commencé avec vous. Et ne finira pas forcément de votre temps.
Mais elle exige sûrement votre dévouement.
Donc, relevez vos manches et mettez-vous au travail.
Si vous luttez incessamment, vos efforts porteront leurs fruits: votre Président, vos représentants et vos concitoyens et amis joindront leurs mains aux vôtres.
Et quand vous aurez réussi à apporter un changement dans votre pays, rappelez-vous que votre génération n'est pas la seule victorieuse.
Cette victoire appartient à tous les survivants du génocide, autant qu'à leurs descendants, qui ont continué à croire en la vérité et la justice.
Aussi, quand votre militantisme finalement rapportera la reconnaissance, nous aimerions tous voir dans ce pays, avant les feux d'artifice et les célébrations, allumer un cierge à la mémoire de ces victimes et des survivants.
Et n'oubliez jamais que vous n'aurez pas honoré les victimes de Turquie de 1915, si vous n'avez pas lutté pour mettre fin aux génocides partout et en tous les temps.
C'est maintenant – plus que jamais auparavant – qu'il est temps pour vous d'effectuer un changement.
Et, oui, vous le pouvez.
4 novembre 2008
Boston, Mass.
Khatchig Mouradian est écrivain, traducteur et journaliste. Il est rédacteur en chef d'Armenian Weekly. On peut le contacter à: khatchigm@hotmail.com
Letter to an Armenian-American Activist
By Khatchig Mouradian
Nov. 4, 2008
Boston, Mass.
Years from now, you will remember Nov. 4, 2008 as the day on which the final dash to acknowledge the Armenian Genocide began in this country.
Or you will remember it as yet another election day, when yet another president was elected, but despite all hopes, efforts and promises, little changed.
And it won’t be President Barack Obama alone who will determine the road taken.
It will also be you.
Do not say, I supported Barack Obama during the elections, I canvassed for him, I made phone calls, I knocked on doors, I voted for him, and now, it is his turn.
“I’m asking you to believe. Not just in my ability to bring about real change to Washington... I’m asking you to believe in yours,” said your President.
And today, before asking him to bring about real change, believe in your ability to do so.
And get to work.
Because the enemies of truth, the adversaries of justice, the masters of the status quo, and those who are on the payroll of denial and falsification will continue working against you in full-force.
But do not forget that the Armenian issue started in Turkey, and that’s where it will be resolved.
Do not forget that the ashes of the victims, scattered across Anatolia and the deserts of Syria, will not find peace even if all countries recognize their suffering.
Their souls will rest only when Turkey itself recognizes the genocide.
Their souls will rest only when Turkey adorns its cities with memorials for the victims and with statues of Siamanto and Varoujan.
And only when the songs of Komitas echo again in the cities and villages of Anatolia.
Do not forget that all your activism here in the U.S. is just a means to exert pressure on the Turkish state and help educate the public.
It is not an end in itself.
Do not forget that, even when your President acknowledges the Armenian Genocide, you will still have a long way to go.
You will still have to struggle and educate. You will still have millions of hearts and minds to win over; the hearts and minds of the people who inherited—willingly or not—the legacy of a genocidal regime.
And, most importantly, do not be discouraged by the pronouncements of those who think they can resolve today or tomorrow the problems between the Turkish state and the Armenians.
The road to truth and justice is a long one.
It did not start with you. And it will not necessarily end in your day.
But it sure requires your dedication.
So roll up your sleeves and get to work.
If you struggle tirelessly, your efforts will bear fruit: Your President, your representatives and your fellow citizens will join hands with you.
And when you succeed in bringing about change in your country, remember that you generation is not the sole victor.
That victory belongs to all the survivors of the Genocide as well as their descendents, who continued to believe in truth and justice.
So when your activism finally brings about the recognition we all would like to see in this country, before the fireworks and celebrations, light a candle in memory of those victims and survivors.
And never forget that you will not have honored the victims of Turkey in 1915, if you do not struggle to end genocides everywhere and at all times.
Now—more than ever before—is your time to effect change.
And, yes, you can.
Khatchig Mouradian is a writer, translator and journalist. He is the editor of the Armenian Weekly. He can be contacted at khatchigm@hotmail.com.
Nov. 4, 2008
Boston, Mass.
Years from now, you will remember Nov. 4, 2008 as the day on which the final dash to acknowledge the Armenian Genocide began in this country.
Or you will remember it as yet another election day, when yet another president was elected, but despite all hopes, efforts and promises, little changed.
And it won’t be President Barack Obama alone who will determine the road taken.
It will also be you.
Do not say, I supported Barack Obama during the elections, I canvassed for him, I made phone calls, I knocked on doors, I voted for him, and now, it is his turn.
“I’m asking you to believe. Not just in my ability to bring about real change to Washington... I’m asking you to believe in yours,” said your President.
And today, before asking him to bring about real change, believe in your ability to do so.
And get to work.
Because the enemies of truth, the adversaries of justice, the masters of the status quo, and those who are on the payroll of denial and falsification will continue working against you in full-force.
But do not forget that the Armenian issue started in Turkey, and that’s where it will be resolved.
Do not forget that the ashes of the victims, scattered across Anatolia and the deserts of Syria, will not find peace even if all countries recognize their suffering.
Their souls will rest only when Turkey itself recognizes the genocide.
Their souls will rest only when Turkey adorns its cities with memorials for the victims and with statues of Siamanto and Varoujan.
And only when the songs of Komitas echo again in the cities and villages of Anatolia.
Do not forget that all your activism here in the U.S. is just a means to exert pressure on the Turkish state and help educate the public.
It is not an end in itself.
Do not forget that, even when your President acknowledges the Armenian Genocide, you will still have a long way to go.
You will still have to struggle and educate. You will still have millions of hearts and minds to win over; the hearts and minds of the people who inherited—willingly or not—the legacy of a genocidal regime.
And, most importantly, do not be discouraged by the pronouncements of those who think they can resolve today or tomorrow the problems between the Turkish state and the Armenians.
The road to truth and justice is a long one.
It did not start with you. And it will not necessarily end in your day.
But it sure requires your dedication.
So roll up your sleeves and get to work.
If you struggle tirelessly, your efforts will bear fruit: Your President, your representatives and your fellow citizens will join hands with you.
And when you succeed in bringing about change in your country, remember that you generation is not the sole victor.
That victory belongs to all the survivors of the Genocide as well as their descendents, who continued to believe in truth and justice.
So when your activism finally brings about the recognition we all would like to see in this country, before the fireworks and celebrations, light a candle in memory of those victims and survivors.
And never forget that you will not have honored the victims of Turkey in 1915, if you do not struggle to end genocides everywhere and at all times.
Now—more than ever before—is your time to effect change.
And, yes, you can.
Khatchig Mouradian is a writer, translator and journalist. He is the editor of the Armenian Weekly. He can be contacted at khatchigm@hotmail.com.
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